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Section 7: Pourquoi il est fondamental d’accroitre la capacité financière des femmes entrepreneures

La capacité financière influe profondément sur le bien-être financier des femmes et leur potentiel de prospérité tant du point de vue personnel que de celui de leur entreprise.

On présume généralement que la plupart des gens disposent de capacités suffisantes pour assurer leur prospérité, mais une enquête de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada révèle que les Canadiens font face à de multiples défis. face.

Les femmes sont confrontées à des obstacles encore plus importants dans la constitution d’un patrimoine financier, car les mêmes défis sont exacerbés par l’écart salarial, les interruptions de carrière, l’allongement de l’espérance de vie et le manque de connaissances financières.

Qu’est-ce que la capacité financière et en quoi se distingue-t-elle de la littératie financière?

Les experts et professeurs du secteur des finances en sont venus progressivement à adopter le concept de « capacité financière » plutôt que celui de « littératie financière » dans le souci de proposer de meilleures techniques pour améliorer le bien-être financier personnel.

  • La capacité financière a un sens plus large que la littératie financière. La littératie ou les connaissances financières constituent certes un volet clé de la capacité financière. Cependant, la capacité financière implique aussi les compétences, les attitudes, l’efficacité personnelle, l’accès et l’action.
  • Les connaissances financières sont la somme des informations acquises en vue d’approfondir sa compréhension des concepts financiers nécessaires pour gérer son argent ainsi que des produits et des services prévus à cette fin. Bien comprendre ce que sont l’endettement, l’inflation, l’intérêt et le risque et savoir où trouver des solutions et des conseils pertinents sont les fondements du savoir financier.
  • La compétence financière fait référence à la capacité d’une personne à mettre en application les connaissances pertinentes lui permettant de bien gérer les risques et les possibilités en matière de finances. Elle s’appuie sur des compétences générales telles que la littératie, la numératie, la résolution de problèmes, la communication et l’esprit critique qui se construisent par la pratique. Elle se traduit par la capacité d’une personne à se constituer un bon dossier de crédit, à s’établir un budget, à comparer des produits financiers et à savoir éviter les arnaques financières.
  • L’attitude financière désigne l’état d’esprit et les opinions d’une personne en lien avec les finances, notamment sa volonté de prendre ses finances en main, son impulsivité et son degré de stress lorsqu’il s’agit de prendre des décisions financières.
  • L’efficacité personnelle financière repose sur la perception de ses propres capacités à prendre les bonnes décisions financières, à tirer profit de produits et de services financiers et à réaliser ses objectifs financiers. Elle implique une confiance en soi suffisante pour apprendre les notions nécessaires pour assurer la gestion de ses propres finances.
  • L’accès financier correspond à la disponibilité de produits financiers abordables et accessibles pouvant permettre à une personne de passer à l’action. Ces produits englobent les comptes bancaires, les cartes de crédit et les prêts d’institutions financières.
  • Finalement, l’action financière représente ce que la personne fait à partir de ses connaissances. Fait-elle un usage responsable du crédit, suit-elle un budget et se définit-elle des objectifs financiers personnels et commerciaux à long terme?

Ces six facteurs doivent tous être réunis pour assurer son succès et sa sécurité sur le plan financier. Si on n’a pas assez confiance en sa capacité d’acquérir les connaissances et les compétences requises pour réussir du point de vue financier, on est moins porté à mettre en œuvre les actions nécessaires. Si on veut passer à l’action sans avoir les compétences ou les connaissances nécessaires, on risque alors de faire des erreurs fort coûteuses.

Constatations de notre recherche sur la capacité financière des femmes entrepreneures

Le rapport d’Organisations d’entreprises de femmes du Canada intitulé « S’autofinancer ou emprunter » s’est penché sur plusieurs aspects de la capacité financière et a révélé qu’une répondante sur quatre avait du mal à comprendre la terminologie financière des affaires (connaissances financières) et qu’une répondante sur six avait une perception négative à l’égard de l’endettement (attitude financière).

Cependant, le sentiment d’efficacité personnelle financière des femmes entrepreneures était très fort et témoignait d’une ferme volonté à renforcer les compétences, les relations et les connaissances requises pour la gestion d’une entreprise en croissance.

Il va de soi que sans accès raisonnable à des solutions financières, toute la littératie, toute la confiance et toutes les compétences du monde ne suffiront pas. Le rapport a révélé que les femmes entrepreneures étaient fermement convaincues qu’il n’existait pas suffisamment d’options de financement correspondant à leurs circonstances personnelles et financières. Quarante-et-un pour cent des femmes ont soutenu que : « les gens comme moi sont peu susceptibles de recevoir des prêts bancaires ». Ce taux grimpe à 54 % dans le cas des groupes racisés.

Les plaintes les plus courantes des entrepreneures en activité depuis peu et moins expérimentées avaient trait à l’incertitude vécue au début du processus de financement. Il s’agit notamment de difficultés à obtenir des renseignements clairs, honnêtes et transparents relativement à l’existence de produits qui conviennent à leur situation.

Le rôle des bailleurs de fonds

Les bailleurs de fonds jouent un rôle important pour ce qui de renforcer le pouvoir d’agir des femmes entrepreneures. En veillant à leur communiquer les renseignements financiers utiles au moment opportun, à favoriser le perfectionnement de leurs compétences financières et à impulser leurs attitudes en phase avec leurs objectifs d’affaires, ils exercent une influence déterminante auprès des femmes entrepreneures pour qu’elles puissent prendre des décisions éclairées quant à l’utilisation judicieuse des produits financiers.

Les bailleurs de fonds peuvent s’appuyer sur ces questions pour mieux comprendre les besoins et objectifs des femmes entrepreneures :

Connaissances

  • Comprend-elle les concepts financiers requis pour créer, gérer et faire croître son entreprise?
  • Est-elle au courant des produits et services qui sont à sa disposition pour l’aider à réaliser ses objectifs? Sait-elle où les trouver?
  • Est-elle bien au fait de sa situation financière actuelle?

Compétences

  • Est-elle apte à évaluer les risques et les possibilités sur le plan financier dans sa prise de décision?
  • A-t-elle la capacité de composer avec un contexte financier et d’affaires fluctuant?

Attitude

  • Dans quelle mesure s’investit-elle dans les décisions financières?
  • Cherche-t-elle à bien comprendre ce qu’il lui faut pour réaliser ses objectifs?
  • Quel est son niveau de stress face à la gestion de l’argent?

Efficacité personnelle

  • A-t-elle confiance en sa capacité de gérer tous les aspects clés de ses finances?
  • Aurait-elle la persistance nécessaire pour surmonter des difficultés financières?

Accès

  • Sur quelles solutions pourrait-elle compter pour répondre à ses besoins financiers?
  • Dans quelles mesures ces solutions sont-elles efficientes et accessibles?

Action

  • Quelles mesures a-t-elle prises pour améliorer sa situation financière?
  • Quels plans a-t-elle mis en place pour réaliser ses objectifs financiers?