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La réussite au menu : comment le soutien financier aide les femmes dans le secteur de la production alimentaire 

Par Lindsay Stewart Glor

Le texte suivant a été initialement publié en anglais ici: Prairie Manufacturer

Pour les femmes entrepreneures qui travaillent dans le secteur de la production alimentaire, ce qui commence souvent par une seule recette se transforme en entreprise aux exigences complexes, des plateformes de paiement en ligne aux solutions de transport de produits réfrigérés.  

« Je pense que la transformation des aliments est un secteur particulier, parce que tellement de gens s’y intéressent parce qu’ils sont passionnés de nourriture. On entend rarement parler d’entrepreneures en transformation d’aliments qui ont démarré leur entreprise parce qu’elles étaient passionnées d’emballage ou de comptabilité », souligne Hannah Messineo de la Small Scale Food Processor Association (SSFPA). 

Ce qui pourrait avoir commencé par des fonds d’amorçage provenant d’économies personnelles, d’amis et de membres de la famille, ou de cartes de crédit, finit par nécessiter des solutions de capital plus robustes et plus fiables. Ce contexte peut constituer un obstacle important à la croissance. 

« Je dirais que le plus gros problème que nous avons relevé comme un obstacle dans le secteur de la transformation des aliments est certainement l’accès au financement, déclare Messineo. Nous savons que l’accès au financement est un problème auquel font face les femmes dans tous les secteurs, mais c’est particulièrement difficile dans le secteur de l’alimentation, parce qu’en général, les entreprises de transformation d’aliments ont du mal à obtenir du financement. »  

Soutien financier

Founders of HG Foods, to the right is Desya Hrytzak
Desya Hrytzak

C’était le cas pour l’entrepreneure de Saskatoon Desya Hrytzak, cofondatrice de HG Foods, qui vend entre autres le produit In a Pinch Perogies. « L’accès au financement a été difficile au début, dit-elle. Certains gros prêteurs ne croyaient pas au secteur alimentaire. Ils avaient beaucoup d’exigences très rigides et le processus était difficile. » 

De nombreux prêteurs et investisseurs ne savent pas comment évaluer correctement les entreprises de transformation d’aliments, selon Messineo. « Ces entreprises se font souvent mettre dans le même lot que les restaurants, qui ont traditionnellement un modèle d’entreprise très risqué. Nous avons constaté que l’obtention de financement pour développer et faire évoluer une entreprise est extrêmement difficile pour les femmes qui œuvrent dans le secteur des aliments. »    

Removing Barriers

Afin d’éliminer les obstacles pour les femmes du secteur de la transformation d’aliments, qui représente plus de 65 % de ses membres, la SSFPA a lancé son initiative pour les femmes en 2018, en collaboration avec Femmes et Égalité des genres Canada. Le programme offre des ressources et des programmes de soutien inclusifs, y compris un programme de formation sur le capital de risque, tout en abordant les enjeux systémiques généraux. 

L’initiative pour les femmes de la SSFPA fait partie des nombreux programmes et organismes qui facilitent le réseautage et le soutien pour les femmes entrepreneures dans le secteur des entreprises de transformation d’aliments dans les Prairies. 

Supprimer les obstacles

À la recherche de conseils et de soutien dans sa province, la Saskatchewan, Hrytzak s’est adressée à Female Entrepreneurs in Agri-Food Development (FEAD), à Prairie Food Link et à Women Entrepreneurs of Saskatchewan (WESK). Les liens tissés par le biais de ces organisations ont changé la donne, selon Hrytzak, en l’aidant à trouver des locaux pour le commerce de détail, des fournisseurs et des produits moins coûteux.  

C’est WESK qui lui a recommandé le Programme national de prêts d’OEFC, grâce auquel elle a obtenu du financement qui lui a permis d’emménager dans des locaux plus grands ayant une plus grande capacité de congélation.   

« WESK et OEFC ont été tellement formidables, et le processus d’emprunt a été tellement facile, dit-elle. Beaucoup des détails sont nouveaux pour nous, et le personnel d’OEFC s’est montré tellement compréhensif sans trop insister. Je le recommanderais à n’importe qui. » 

Offrir de la flexibilité

Une raison pour laquelle le Programme national de prêts d’OEFC peut être un excellent choix pour les femmes qui travaillent dans le secteur de la fabrication d’aliments est le large éventail d’articles auxquels peuvent servir les fonds, souligne la gestionnaire de prêts Heather Sadowy. « Bien des prêteurs traditionnels ont des restrictions en ce qui concerne ce qu’ils peuvent financer, ou peuvent exiger que l’entrepreneure fournisse un certain pourcentage de mise de fonds. La flexibilité d’OEFC nous permet de financer 100 % du projet ou de l’achat d’une cliente, ce qui est particulièrement utile pour une entreprise en démarrage. »  

Pour Hrytzak, les recettes de la famille de sa mère demeurent le fondement de l’entreprise, qui continue de se développer, des livraisons à domicile aux grands magasins, en passant par les marchés fermiers. En plus de l’emballage, un autre agrandissement des locaux de fabrication est au programme, dit-elle, en vue d’une expansion dans l’ensemble des Prairies. 

Dépenses éligibles

Selon Heather Sadowy, les femmes entrepreneures qui travaillent dans le secteur de la fabrication d’aliments sont uniques, parce qu’elles pourraient s’intéresser à n’importe quel des secteurs de financement admissibles. « Parmi les choses que nous avons pu financer pour des femmes entrepreneures dans ce secteur, mentionnons les rénovations d’une cuisine commerciale, l’achat d’équipement de fabrication, les fonds pour la participation à un salon professionnel et à des démonstrations, les coûts d’emballage et d’étiquetage, les certifications et les stocks. »  

Secteurs de financement admissibles : 

  • Immobilisations (y compris les machines, l’équipement, la propriété à bail et les améliorations locatives) 
  • Location de bureau et d’équipement 
  • Salaires et avantages sociaux (sauf le salaire de la propriétaire) 
  • Achat de TI/licence de logiciel 
  • Services professionnels 
  • Stocks/fournitures 
  • Propriété intellectuelle 
  • Fonds de roulement (masse salariale, paiements de location, gestion des comptes, loyer, coûts indirects) 
  • Numérique (y compris le développement du site Web et du commerce en ligne) 
  • Marketing/publicité/promotion de l’entreprise 
  • Formation des employés 
  • Financement des comptes débiteurs (c.-à-d. le financement pour un contrat de service) 
  • Frais de démarrage d’entreprise (frais juridiques, frais de constitution, élaboration de plan d’affaires, etc.)