Un investissement dans les soins de santé holistiques : Soutenir les grands rêves grâce au Programme national de prêts d’OEFC
Cet article a été publié dans l’édition d’automne 2023 de The Advisor [traduit de l’anglais].
En 2020, alors que la pandémie de COVID-19 commençait à faire des ravages dans le système de santé canadien, le personnel infirmier a rapidement ressenti la pression. Tiffany Strong, infirmière en salle d’urgence, a pu constater les failles du système, les salles d’urgence étant surchargées et les praticiens n’ayant pas assez de temps à consacrer aux patients. « On se lance dans les soins infirmiers parce que c’est une passion et qu’on veut prendre soin des autres », explique Tiffany Strong. « Comment peut-on y renoncer simplement pour cause de fatigue? Votre service est peut-être terminé, mais il y a encore des malades. »
Très vite, une idée a germé. Et si elle pouvait créer un lieu où les services de santé seraient fournis selon une approche plus holistique et proactive? « Les soins infirmiers holistiques tombent sous le sens », explique Mme Strong. « Je ne sais pas pourquoi ils ne sont pas plus largement pratiqués. »
Mieux encore, l’initiative allait pouvoir être basée dans sa propre collectivité de Clarenville, à Terre-Neuve, ce qui lui permettrait d’être près de chez elle tout en travaillant à temps partiel aux urgences.
« La pandémie a été le point de bascule pour de nombreuses personnes qui ont décidé de changer [leur mode de vie] », souligne Mme Strong. « Je sais que pour ma part, pour exceller dans mon travail, je dois prendre soin de moi » – une tâche de plus en plus difficile pour une mère d’un enfant en bas âge qui travaille 12 heures par jour pendant une pandémie. Et elle n’était pas la seule. Une enquête effectuée en 2022 par l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario (RNAO) [lien en anglais seulement] a révélé que plus de 75 % du personnel infirmier du Canada était en burn-out, et Terre-Neuve, comme de nombreuses régions du Canada, continue de faire face à une pénurie d’infirmières et d’infirmiers.
Le désir de donner la priorité au bien-être – le sien, celui de sa famille et celui de sa communauté – est à l’origine de son projet d’entreprise : Strong Wellness Solutions [lien en anglais seulement]. Les trois années qui se sont écoulées entre la conception et l’ouverture de l’entreprise ont été une période d’apprentissage intense pour Mme Strong, qui a élargi ses certifications, cherché un emplacement et commencé à établir des liens avec des collègues partageant les mêmes idées.
« J’ai simplement échangé avec des gens », dit-elle, « et chaque conversation m’a appris quelque chose. »
Elle a fini par constituer une équipe pour compléter l’offre de base de son entreprise, qui comprend des options d’éducation et de traitement telles que le soutien nutritionnel, la gestion du stress, les soins pré et post-natals, la massothérapie et l’accompagnement infirmier.
« Nous travaillons avec les fournisseurs de soins de santé [de la clientèle] », explique-t-elle. « Nous formons une équipe qui fournit des soins interdisciplinaires dans un cadre communautaire. »
L’obstacle suivant était le financement.
« Je me suis dit que j’avais ce désir, mais que je n’avais pas les moyens de réaliser ce rêve », relate Mme Strong. Elle s’est donc mise en quête de tous les soutiens entrepreneuriaux et financiers qu’elle pouvait trouver. « J’ai dressé une liste d’organisations et j’ai commencé à appeler les gens », précise‑t‑elle. « J’ai parlé à toutes les personnes qui voulaient bien m’écouter. »
Lindsay Mercer, conseillère en création d’entreprise au sein de l’organisme Newfoundland And Labrador Organization of Women Entrepreneurs (NLOWE), et Evan Myles, du programme de planification d’entreprise du YMCA de St. John’s, étaient au nombre de ces oreilles attentives et ont aidé Mme Strong à élaborer son plan d’affaires.
« La clientèle se présente à moi avec des idées très variées, et un plan d’affaires permet à chaque personne d’envisager l’entreprise sous tous ses angles », explique Mme Mercer. « Ça met les gens en confiance. »
Mme Strong en convient : « Je ne suis pas inquiète à la perspective d’aller de l’avant avec mon plan, et je me sens bien préparée. » Néanmoins, le processus n’a pas toujours été facile.
« Ce fut très fastidieux et stressant par moments, et plus d’une fois, je me suis dit : ‘Tant pis, utilisons une ligne de crédit, toutes ces démarches m’empêchent de consacrer du temps à l’entreprise proprement dite’ », se remémore Mme Strong. « Mais le plan d’entreprise m’a indiqué, étape par étape, ce que je devais faire, et maintenant je peux dire que j’ai réfléchi à tous les aspects de la question et que j’ai une base solide pour m’orienter. »
Avec un plan d’affaires bien structuré en place, Mme Strong a pu faire une demande de financement dans le cadre du Programme national de prêts d’OEFC.
Établi en 2022 par l’intermédiaire du Fonds de prêts pour les femmes en entrepreneuriat du gouvernement du Canada, le programme est livré dans le cadre d’un partenariat entre Organisations d’entreprises de femmes du Canada (OEFC) et ses partenaires de fonds d’emprunt de tout le pays, dont NLOWE. Pour de nombreuses organisations, la possibilité d’accorder des prêts change la donne.
« Les femmes se sentent très à l’aise avec NLOWE, et cette possibilité est donc très importante pour nous », explique Mme Mercer. « Elles veulent travailler avec nous. »
Ce partenariat entre les organisations régionales et OEFC est l’un des aspects qui rendent le Programme national de prêts d’OEFC unique et efficace.
« Ce que nous avons appris dans le cadre de notre enquête « S’autofinancer ou emprunter? » de 2022 auprès des femmes entrepreneures canadiennes, c’est que moins de la moitié d’entre elles estimaient que le personnel des institutions financières était à l’écoute de leurs besoins », explique Alison Kirkland, PDG d’OEFC. « Il est donc important de pouvoir obtenir un financement par l’intermédiaire d’une organisation que l’on connaît déjà et en laquelle on a confiance. Nos partenaires de fonds d’emprunt ont non seulement établi des relations avec les femmes de leur région, mais fournissent également une myriade de services aux entreprises, conçus dans une optique d’égalité des genres. »
Trois ans, un deuxième enfant, de nombreuses certifications professionnelles et un prêt d’OEFC plus tard, Tiffany Strong a officiellement ouvert les portes de Strong Wellness Solutions en juillet 2023. « Si vous m’aviez demandé en janvier si j’allais me trouver aujourd’hui ici, dans ma clinique, je vous aurais répondu : ‘Seulement dans un monde idéal’. »